jeudi 31 janvier 2019

35 semaines #2

L’attente.....

L’attente, quelle qu’elle soit, est toujours douloureuse. On se perd dans nos pensées, les émotions se mélangent, on souffre, on doute, on espère, on désespère.

Vers 4 heures du matin, Dobby la sage-femme revient. Avec ses grands yeux désolés elle me dit:

« - Mais il est dans quelle position votre bébé? Parce que là, au toucher... je dirais bien qu’il est en siège. On va faire un échographie pour voir. » 

Il aura donc fallu tout ce temps pour finalement faire une échographie. Et oui, bébé est en siège, bien haut, et il n’appuie pas du tout sur le col.

Tout le staff de nuit arrive alors dans ma chambre. 
On m’explique que:

 -  La péridurale est à proscrire compte tenu des risques mais que si je la veux vraiment on peut tenter. 
(Ça va pas non?!)

- Comme c’est un troisième bébé, on peut supposer qu’il peut sortir en siège mais il va falloir pousser beaucoup plus fort.
(Euh, ça va pas non?!)

- Qu’il y a une autre option mais....
( L’autre option! L’autre option! Je la veux, je la veux!)

- Qu’on peut préparer le bloc et me faire une césarienne.

Un grand OUI! 

Pour tout un tas de raisons mais surtout celle de voir mon bébé quelques minutes plus tard! Et ensuite plus personnellement, un grand OUI car ça voulait aussi dire pas de risque de forceps, cuillères, ventouses ou tout autre instrument de torture, pas de risque de déchirure, pas de nouvelle épisiotomie traumatisante, des suites moins douloureuses....etc, etc, bref, vous l’aurez compris, la césarienne était pour moi une très bonne option!

L’installation au bloc a été hyper rapide. J’étais entourée d’une équipe de nuit 100% féminine. L’anesthésiste m’a proposé de la musique, la gynécologue, les infirmières et les puéricultrices discutaient entre elles, et avec nous. Une ambiance détendue!
La gynécologue m’a décrit tout ce qu’elle a fait, et en moins de 5 minutes, on sortait mon petit bébé (qui a fait pipi direct sur tout le monde, bienvenue!)





On me l’a apporté et j’ai pu le voir et l’embrasser. Il me paraissait si petit, tout mini! Une infirmière a fait plein de photos de notre première rencontre. Je ne la remercierai jamais assez!
Mais il était déjà temps que mon petit Gabriel parte en service de néonat accompagné de son papa.

Pendant que la gynécologue terminait « la couture » de la césarienne, on m’a finalement ramené Gabriel. Il allait bien, on avait le droit à quelques minutes supplémentaires ensemble, et il respirait mieux lorsqu’il était à côté de moi ( l’instinct....)

En salle de réveil de 7h à 11h (sachant que je n’ai jamais été endormie), c’était long, je voyais les lits rentrer avec les dormeurs, j’assistais à la relève de l’équipe de nuit, à une vie à l’hôpital (Grey’s Anatomy existe!). Enfin, lorsque les effets de la rachianesthésie étaient passés et que j’avais reçu suffisamment de fer par perfusion, on m’a ramené en chambre. (Je vous épargne le moment où ils ont perdu mes analyses et où il a fallu tout refaire).

La responsable du service néonatalogie avait donné comme consigne de m’emmener à la porte du service et qu’on m’emmènerait Gabriel pour qu’on se voit.
Je vous le donne en mille: Le brancardier n’a jamais voulu faire le détour par le service de néonatalogie et m’a donc ramené directement dans ma chambre.

Grand moment de solitude.
Même si je le sais, la chambre est vide. 

On me dit que je peux joindre mon mari qui lui se trouve avec Gabriel en néonatalogie.
Comme si j’avais gardé mon portable avec moi au bloc, n’est-ce pas? 
Je demande au moins à ce qu’on le prévienne....ce qui a été fait plus d’une heure après mon retour en chambre. 
L’attente, toujours l’attente....

Je suis prête à aller voir mon bébé, mais voilà, on trouve que la poche liée à la sonde urinaire ne se remplie pas assez, et que tant qu’elle n’est pas pleine je ne bougerai pas.
Je bois donc une bouteille entière d’un coup en espérant que cette poche se remplisse enfin ( le détail sur lequel tu n’as vraiment aucun contrôle!)

J’attends....

On a pu m’apporter mon portable, faible, très faible compensation....
Mais j’ai déjà des photos de mon bébé que mon mari peut m’envoyer et quelques nouvelles rassurantes. Gabriel va bien dans l'ensemble, il a une aide respiratoire et ils lui ont posé une sonde gastrique au cas où il n'arriverait pas à se nourrir tout seul.





14h... Cette P***** de poche est remplie! On va me chercher un fauteuil roulant et je vais pouvoir aller voir mon bébé.
J’attends....

Le fauteuil arrive presque 1 heure plus tard.... je n’ai même pas la force de m’énerver. Je ne veux qu’une chose: LE retrouver.

15h, j’arrive au service de néonatalogie et je découvre mon tout petit Gabriel.  Tout petit, pas si petit vu qu’il pèse 2,630kg, ce qui est un poids plutôt inespéré pour 35 semaines.

On m’installe sur un grand fauteuil et on me place Gabriel en peau à peau. Le premier peau à peau d’une longue série dans les mois qui suivront. 
La magie opère. En quelques minutes, il régule et stabilise sa température, il respire tout seul, sans l'assistance respiratoire, il est tout apaisé. 


Ce moment restera toujours en moi comme notre première vraie rencontre. Toi et Moi en connexion totale, je me nourris de ton souffle, je sens tes petites mains qui m’agrippent... Après toute cette attente, je suis heureuse!

Ce jour là, Gabriel est né, et j’ai eu l’impression de renaître, « d’être de nouveau » moi aussi.
Ce 31 Janvier 2018.

Nous allions découvrir la vie de parents de bébé prématuré, apprivoiser notre nouvelle vie à 5, faire face à de nouvelles situations bien que nous avions déjà eu 2 bébés avant, mais je referais tout demain s’il le fallait.

Chaque naissance est singulière. Chaque accouchement est différent...
Chaque enfant apporte avec lui son lot d’amour, de sensations et d’émotions. Malgré la plus grande peur de toute ma vie, cette naissance a été pour moi la plus émouvante.
Cet accouchement a été remuant mais de façon positive.
Et Gabriel... et bien je crois qu’il porte bien son prénom! 
Ce petit bébé de l’amour était très attendu, et pas seulement par nous, ses parents, mais aussi par son frère et sa sœur. 
4 personnes à l’attendre, à l’aimer... il devait être pressé de nous connaître aussi!

Petit dernier, petit préma, petit bonheur de notre vie à tous les 4.

Aujourd’hui nous fêtons ton premier anniversaire, et on t’aime plus que tout!



mercredi 30 janvier 2019

35 semaines #1

Il y a un an déjà et pourtant je m’en souviens comme si c’était hier... Je partage aujourd'hui avec vous, ce jour si particulier à mon coeur.

J’ai emmené les enfants à l’école comme les jours précédents. J’avais mal partout et j’étais très  fatiguée, comme les jours précédents.
Et comme quasiment tous les jours précédents on m’a demandé:

 «- C’est pour quand?
-10 Mars!
-Oh, un troisième il arrivera avant.
 (Vous le savez, les gens ont toujours des grandes théories lorsqu’il s’agit de la grossesse) 
Et comme d’habitude j’ai répondu: 
-Je suis allée à terme 2 fois, j’irai une 3ème fois! »

En rentrant à la maison, ce jour là, j’ai décidé de me recoucher. J’ai dormi jusqu’à midi.
J’ai bien mis 5 bonnes minutes à me sortir du lit et là, une fois debout, il fallait vite aller aux toilettes! Les joies de la fin de grossesse, lorsque le contrôle de ta vessie est très approximatif.


En l’espace de quelques secondes j’ai compris....
Mais non, ce n’est pas possible...
Je me lève des toilettes, je tente de me rhabiller. Je laisse tomber, je me remets sur les toilettes et là tout mon corps se met à trembler.
Je perds les eaux.

La poche des eaux n’a pas « lâché » comme j’ai pu le vivre pour Marie, mais je perds les eaux et ça ne s’arrête plus.

Je suis enceinte de 35 semaines, la chambre de bébé n’est pas encore terminée, je n’ai pas préparé ma valise, je n’ai pas préparé la valise de bébé, je n’ai pas préparé la valise des grands au cas où.... et surtout 35 semaines!
Je ne suis pas prête, j’ai peur, j’ai peur de la suite de cette journée.

J’ai peur pour mon bébé. 

J’appelle mon mari qui a du mal à me croire mais qui se met en route pour venir me chercher. J’appelle ma sage-femme, qui tente de me rassurer comme elle le peut.
J’appelle notre ancienne nounou pour savoir si elle peut prendre les grands pour la nuit au cas où. J’appelle des amis pour savoir s’ils peuvent récupérer les enfants à l’école.
J’appelle l’école pour prévenir que ce ne sera pas moi à la sortie au portail.
J’appelle, j’appelle.....

Je ne suis pas prête mais je dois préparer une valise pour la maternité. Je n’arrive pas à penser à autre chose qu'à mon bébé.
Je prends un peu n’importe quoi pour moi, je prends le peu d’affaires de bébé que j’ai.
Je dois aussi faire un sac pour les grands...

Dans l’heure qui suit on part pour la maternité. 
Je n’ai pas de contraction. J’ai accouché rapidement les 2 premières fois, je ne suis pas inquiète de ce côté là, mais je suis vraiment inquiète pour mon bébé et surtout je ne suis pas prête.

À l’arrivée à la maternité on attend...
On m’explique qu’à 35 semaines c’est trop tôt, on ne peut pas me garder. Je vais être transférée à l’hôpital, là où tout l’équipement nécessaire à un accouchement prématuré est disponible, là où un service de néonatalogie pourra accueillir bébé.
On attend...on m’examine, le col n’est pas ouvert.

On attend...on attend... 

Je pars dans l’ambulance seule, mon mari doit prendre notre voiture.
L’hôpital est juste à côté mais le trajet me semble une éternité. Une des ambulancières reste avec moi à l’arrière, elle sourit, elle me tient la main, elle me parle... je ne sais plus de quoi à vrai dire.... mais je me souviens qu’elle était là.

A l’hôpital je ne suis pas attendue, ou alors si je le suis, on a oublié.
On demande à l’ambulancier pourquoi je suis là....

On attend....

Mon mari arrive et on nous place dans une chambre en attendant que le travail commence. J’ai des contractions, elles sont rapprochées et assez fortes, mais le col est à peine à 1.

On attend....on attend....

Je sais, sans même avoir vu l’anesthésiste, que je n’aurai pas de péridurale. Je viens d’arrêter mon traitement contre l’hypertension et le délai entre l’arrêt du traitement et une éventuelle péridurale est trop court et comporte trop de risques.
Je vais devoir le faire seule, de moi-même. Je n’ai franchement pas envie.... au delà de la douleur, je pense aux suites, je pense aux efforts qu’il va falloir fournir... Je ne suis absolument pas prête.

On attend....

Le col ne bouge presque pas. Et les contractions s’arrêtent. Il doit être 18h peut-être.... je trouve ça étrange. Quelque chose en moi me dit que ce n’est pas normal. Je me connais bien, je connais bien mon corps et j'ai une intuition.
On attend.....

On me dit que cela arrive, rien de grave, que je n’ai qu’à dormir.

Dormir?
Mais comment est-ce possible? Je suis là, à 35 semaines de grossesse, je ne sais pas comment va mon bébé, je ne sais pas quand je vais accoucher... Et s’il y avait des complications? et si bébé avait des séquelles? Et si....
Oui, j’ai imaginé le pire.

Comment continuer à vivre? Que dire aux enfants? Pourquoi? 

Les contractions ont repris vers 22h environ, très rapprochées, très très douloureuses. À ce moment là je me suis dit que je n’avais jamais eu de contractions douloureuses avant grâce à la péridurale des 2 précédents accouchements.

Mon mari s’endort entre 2 contractions.
La magie de la psychologie masculine, sans aucune méchanceté mais...Voilà, j’étais seule à souffrir, j’étais seule à être inquiète, j’étais seule à regarder cette pendule, j’étais seule à me poser des millions de questions.

La sage-femme de nuit vient se présenter. Une gentille petite femme, qui me fait penser à Dobby dans Harry Potter (oui, oui les hormones ça fait de drôles d’effets), elle va, elle vient, elle regarde le col, elle repart...

Je sens que ce n’est pas normal. J’ai d’énormes contractions mais il ne se passe rien.
J’entends le cœur de bébé au monitoring et il bouge, c’est bien ma seule source d’espoir à ce moment là.

La journée se termine ainsi et je sens que la nuit va être très longue et je ne suis pas prête....

On t'attend...






lundi 28 janvier 2019

Maman fait des cookies

La cuisine est pour moi un lieu de partage et de plaisir et je profite d’avoir plus de temps actuellement pour pouvoir faire plaisir à ma petite famille (et à moi-même par la même occasion)!

J’ai un blog de cuisine ouvert depuis 2008....et à l’abandon depuis 2014....

Je ne souhaite pas particulièrement le reprendre, mais comme vous êtes nombreux à me demander les recettes lorsque je poste sur Instagram, je vous mettrai ici les recettes les plus demandées.

Mercredi dernier, j’ai fait des cookies qui ont été « engloutis »par les kids au goûter! 
« - On peut en avoir d’autres demain?
- Euh..... »
Bref, j’en ai refait aujourd’hui!



Ici on aime les cookies à « l’américaine », assez épais, hyper moelleux, avec de gros morceaux de chocolat!

Pour une 20aine de cookies il vous faut:
1 œuf 
190g de cassonade
220g de farine ( j’utilise celle avec la levure incorporée)
120g de beurre demi-sel
Pépites de chocolat /chocolat en morceaux ( j’utilise un mélange de 3 chocolats blanc/lait/noir)


Préchauffer votre four à 180 degrés (th.6).
Mélanger tous les ingrédients.
Former des petites boules de pâte et les déposer sur la plaque du four.


Mettre au four pour 10 minutes.

Mon conseil: Ne pas faire de trop grosses boules de pâtes, car à la cuisson les cookies vont s’agrandir.  Je ne les aplatis pas au préalable, ça se fait tout seul dans le four, mais en effet, les cookies peuvent être irréguliers pour certains.

Les kids vont se régaler au goûter! Le mini, lui, n'a pas attendu l'heure du goûter pour déguster un!