lundi 22 avril 2019

Et la suite?

La suite du parcours PMA est beaucoup moins pénible, pour de multiples raisons.

La première et la principale évidemment, c'est que j'avais réalisé mon rêve d'être maman, et que ma vie s'était transformée dès ce moment.

Je voulais tenter une deuxième grossesse mais je savais aussi que je n'étais pas prête à refaire un protocole PMA aussi long et aussi lourd.

Psychologiquement, l'approche est différente et les attentes ne sont pas les mêmes. Il n'y a plus cette question existentielle (pour moi en tout cas) de savoir si on est capable de devenir mère ou non, d'être en capacité de procréer, de connaître ce statut de "maman".

J'ai profité de mon Louis sans repenser aux années précédentes, et sans vraiment penser non plus à agrandir la famille.
Je le souhaitais, mais je savais aussi la chance que j'avais déjà eu, alors j'avais beaucoup moins de pression.

Louis

J'ai échangé avec mon gynécologue, celui-ci m'expliquant qu'après une grossesse, le corps se modifie, les hormones se modifient aussi et que tout pouvait être différent.
Bon, il m'a aussi dit de patienter 6 mois et de revenir le voir si je n'étais pas enceinte d'ici là ( Là, c'était moins drôle...)

6 mois pendant lesquels il ne s'est rien passé.
 Pas de cycle, pas de règles, pas d'ovulation et donc certainement pas grossesse.

J'ai été dirigée vers le gynécologue spécialiste PMA qui m'avait déjà suivi pour Louis.
Pour lui, il fallait tenter de nouveau une stimulation hormonale par traitement pour voir la réaction du corps maintenant que j'avais déjà vécu une grossesse (et une fausse couche précoce avant ça).

Un traitement de 6 mois m'a été prescrit. Je vous passe les détails de tous les effets secondaires...
Ce qui était sur c'est que mon corps réagissait au traitement par rapport à ce que je ressentais. Je ne savais pas si cela serait suffisant pour avoir la chance de vivre une seconde grossesse, mais il se passait des choses en moi c'était indéniable. J'arrivais même à sentir l'ovulation ce qui était très nouveau pour moi.

1 mois, 2 mois, 3 mois...

4 mois : En plus des effets secondaires, à quelques jours des règles je me suis sentie "différente". Ballonnée "différente" et cela toujours en milieu d'après-midi.
La foutue folie du test m'a soudainement envahie de nouveau, mais au fond de moi je savais déjà.

C'est assez inexplicable d'ailleurs... L'instinct?

J'ai fait un test en rentrant du travail le soir, il était positif! Et confirmé le lendemain par un examen sanguin.
Les règles étaient supposées arriver 4 jours après, mais à la place j'ai eu une très belle grossesse. La plus belle sans doute du début à la fin (oui parce que je suis allée au terme du terme!)

Ma petite Marie est née, et dès le lendemain je voulais un autre bébé (oui, oui les hormones!)


Marie

Envisager l'arrivée du troisième enfant, du "petit dernier", est encore différente. On a plus du tout le même âge, ni la même vie, ni les mêmes préoccupations.
Avoir 3 enfants, c'était mon rêve le plus fou, mais il était sans cesse décliné ou reculé pour de multiples raisons. Ce n'était pas la PMA  qui était l'obstacle principal même si elle restait toujours un paramètre à considérer.

Car non, on n'oublie jamais la PMA (malgré ce que tout le monde te dit ou essaye de te faire croire), mais le sujet devient beaucoup plus allégé avec le temps et avec les enfants qui ont pris toute le place dans ton cœur, dans ta vie, et dans ton quotidien.

Suite à de nombreux événements (on en reparlera) ma vie, ma vision de la vie ont énormément changé. Les raisons qui me faisaient "décliner" ou "reculer" ou me questionner sur une troisième grossesse n'avaient plus lieu d'être, alors on s'est lancé.

Un traitement de 3 mois de stimulation hormonale m'a été prescrit.

Le 2ème mois, je me suis sentie "différente", mais cette sensation m'était bien familière.

Sans aucun doute j'étais enceinte.

Ma grossesse a été confirmée par test puis prise de sang. Et une semaine après la date supposée des règles, j'ai commencé à souffrir d'horribles nausées (ce qui était une grande première pour moi).

Mes bébés

L'histoire des grossesses c'est encore un autre sujet. Ce que je voulais ici, c'est témoigner de la suite du parcours PMA.
J'ai eu cette chance que mon corps ait bien voulu fonctionner, ait bien voulu répondre au traitement et de manière rapide.

Je suis SOPK et je le serai toujours mais aujourd'hui je suis maman de 3 chouchous alors qu'on m'avait dit que je n'en aurais certainement jamais et qu'il fallait que je me fasse à l'idée de ne jamais être mère.

Alors non, nous se sommes pas obligés d'accepter cette sentence et de se faire à l'idée de ne pas devenir parent.
Ce qu'on ne maîtrise absolument pas c'est quand et comment.

L'espace temps peut être très long, 3, 5 10, 15 ans... PMA, thérapies, GPA, séparation/changement de conjoint...
Il peut s'en passer des choses, et on évolue au fil du temps, on change, on s'ouvre aussi à de nombreuses possibilités.
Mais sauf si cela est un choix, il n'y a pas de raison de renoncer, peu importe ce que les gens disent. Il faut aussi se faire confiance (c'est très, très dur, le plus dur sans doute). Il s'agit d'une science inexacte, ou une multitude de facteurs souvent peu maîtrisables peuvent intervenir.


Il faut toujours y croire.

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Et après la suite?

Quand j'ai accouché de Gabriel je me suis sentie "complète" en plus d'être chanceuse. Sans besoin de trop réfléchir, je me suis dit que l'étape suivante serait de faire un don d'ovocytes.
Certes il faudrait me stimuler de nouveau mais cela n'était qu'une formalité pour moi maintenant, et si cela pouvait aider un jour une ou plusieurs autres femmes à réaliser leur rêve de devenir mère, cela valait vraiment la peine.

Le système français est fait de paradoxes et de contraintes sur de nombreux sujets. La PMA en est un, le don d'ovocytes en est un autre. Le délai moyen d'attente d'un don d'ovocytes pour un couple est situé entre 2 et 3 ans.

J'ai voulu faire un don, j'ai 3 enfants, j'ai 37 ans.
Cela est impossible pour le motif suivant : Trop vieille!

Passé 35 ans, il est impossible en France de faire un don d'ovocytes. Je trouve cela vraiment dommage de cloisonner les opportunités surtout aujourd'hui où les femmes ont leurs enfants de plus en plus tardivement. Il me semble logique de fixer des limites et des conditions mais peut-être qu'actuellement cela n'est plus vraiment adapté à la société.

A bon entendeur...