Ici et maintenant

Je suis très officiellement en congé parental!

Si on me l’avait dit il y a quelques années en arrière je ne l’aurais jamais cru, et à vrai dire, l’idée ne me tentait même pas vraiment.

Enfin, c’est sans doute ce dont je me suis persuadée pendant très longtemps.
Comme beaucoup d’entre nous, j’ai voulu réussir professionnellement, j’ai voulu pouvoir construire matériellement ce qui me semblait être bien, et j’ai donné mon maximum pour y parvenir. Je n’ai pas de regret car je pense réellement que ma situation et mes choix à ce jour, sont le résultat, la conséquence, de toute cette expérience.

J’ai adoré porter des tailleurs, me faire des brushings tous les matins, être perchée sur mes talons pendant mes 10, 11, 12 heures de travail par jour.
J’ai confié mes deux aînés à une nounou (la meilleure du monde entier!!!). Louis avait 1 mois 1/2 la première fois, Marie avait 6 mois....
Je vivais à 100 à l’heure, je ne pouvais pas m’absenter, je loupais des fêtes d’école, des premières fois des enfants, j’ai même parfois oublié le goûter dans le cartable de mon grand...

La culpabilité? Oh oui....
Car j’étais persuadée que malheureusement je n’avais pas d’autre choix, que je ne pouvais pas faire autrement. Je parle de moyens financiers, mais également de mode de vie.

Puis, un jour.... la prise de conscience:

Le cap a été difficile et douloureux pour tout un tas de raisons, mais j’ai sollicité un temps de travail à 80%, et j’ai découvert le mercredi avec les enfants. J’ai pris une grosse, grosse claque en pleine figure, car le mercredi avec eux aussi bruyant, usant, et pas du tout reposant soit-il, était également tellement bon, doux, simple.

L’ironie du sort de ce temps de travail à 80%, c’est que je suis tombée enceinte de Gabriel 2 semaines après sa mise en place. J’ai connu de grosses difficultés pour avoir mon premier enfant ( j’en parlerai un jour...) et là, c’était comme si je m’étais donnée la possibilité de souffler, de profiter et que j’avais été récompensée!

Je crois que c’est à peu près à ce moment là que j’ai su que je prendrai un congé parental. J’avais encore beaucoup de questions, sur le comment, combien.... mais plus du tout sur le pour qui, pourquoi.

Le congé parental est un choix personnel, mais en ce qui me concerne, cela va plus loin, c’est la suite évidente de mon expérience passée.

Je suis heureuse. Débordée toujours. Souvent en jeans, la chevelure sauvage, maquillée ou non. Je ne me néglige pas (mode princesse toujours actif!), je vis juste différemment, à un autre rythme. J’emmène mes enfants et je vais les chercher à l’école, le « grand luxe » pour moi. Je m’occupe de mon petit dernier, je joue avec lui, je l’observe je le berce.... je prend le temps pour tout, je prend le temps pour vivre.

J’étudie depuis maintenant presque 3 ans, car oui, ce congé parental a une date de fin et j’ai également un beau projet pour la suite.

Mais aujourd’hui je vis au jour le jour, je prend chaque chose comme elle vient, je profite de mes enfants, de ma vie de maman, de mon foyer. « Mère au foyer » je ne savais pas ce que c’était, mais aujourd’hui, ici et maintenant, c’est mon activité préférée!